Un petit pas pour un homme

Publié le 29 Décembre 2014

Un petit pas pour un homme

Pour introduire ce passage relatant mon arrivée en Nouvelle-Zélande, j'ai pensé qu'il était temps de cesser de faire le décompte des jours depuis mon départ de France. Non pas que je sois tout à fait arrivé à destination puisque je compte me rendre à Wellington dans deux semaines, mais j'ai enfin foulé le sol du pays dans lequel je vais à présent passer un an. Voici qui est fait pour cette préface et revenons à présent à mon départ de Melbourne et au trajet qui s'en suivi.


Comme nous l'avaient indiqués les panneaux, notre avion pour Auckland avait du retard, mais cela ne me gênait pas trop. Après avoir patienté et que l'embarquement soit enfin annoncé, nous prenions les couloirs nous y conduisant. Je m'apercevais alors que ce chapeau que j'avais gardé avec moi depuis Singapour n'était plus sur ma tête. J'avais du l'oublier dans les toilettes de l'aéroport où je l'avais accroché lors d'une pause technique. Il était trop tard pour aller le chercher à présent et il resterait la marque de mon passage en Australie, finissant sans doute sur la tête d'un membre du personnel de l'aéroport. À peine assis dans l'avion je m'aperçus que mon voisin le plus près, dont j'étais séparé par un siège vacant, était des plus agités. Je ne réagissais pas au début pensant qu'il s'agissait de ma voisine de derrière qui donnait des coups de genou dans mon siège, puis je comprenais qu'il s'agissait de lui qui ne tenait pas en place. Aussi étrange que cela puisse paraître, je n'avais pas de réaction urticante à cela, prenant plutôt en peine cet homme aux origines Maoris. Je ne savais comment nouer le contact, puis ayant commandé une bière pour faire passer ma propre peur et le croisant du regard, ce fut lui qui me demanda comment elle était. Cela permis d'entamer une discussion. Il ne dénia pas avoir quelques frayeurs et je le comprenais. Il n'avait as été dans les airs depuis au moins un an. Il me posait quelques questions ainsi que son voisin, vraisemblablement agréablement surpris qu'un français arrive dans leur pays, puis je les laissais vaguer à leur conversation qui continuait tard dans la nuit.


Au loin, mais plus tant que cela, les étoiles brillaient dans le ciel plongeant dans l'ocre de l'océan. Jamais je ne pensais pouvoir contempler autant d'astres dans le même champ de vision, alors même que la pollution lumineuse de l'avion aurait dû m'en empêcher. Le soleil devait pointer sur l'autre versant de la terre car bientôt, je vis paraître un halo blanc à l'horizon donnant tout son sens au nom du sol que j'allais fouler : le pays du long nuage blanc. Nous atterrissions vers huit heures du matin, et après un contrôle poussé non pas des passeports mais des biens et denrées qu'apportaient les voyageurs, je respirais enfin l'air néo-zélandais. La foule s'amassait devant l'aéroport, nombreux étant les passagers à préférer le taxi aux transports en commun. Il faut dire que le peu de bus se rendant en centre ville et que l'absence de métro se faisait déjà sentir. Je prenais l'un d'eux, allais déposer mon sac à l'hôtel puis sortais me promener.


Le premier sentiment que j'eue fut mitigé : les rues n'étaient pas très animées, mais cela pouvait se comprendre puisque nous étions un dimanche. Les boutiques étaient néanmoins ouvertes pour la majorité d'entre elles. J'atteignais rapidement le port de plaisance où des enfants s'amusaient dans des jets d'eaux aménagés pour eux, leurs parents les surveillant de loin ou prenant part à l'attraction. Quelques touristes faisaient les cents pas le long des bars et restaurants de poisson et crustacés aménagés dans des conteneurs métalliques. Après quelques pas, dans les rues escarpées d'Auckland, je vis la Sky Tower qui se glissait entre des gratte-ciels modernes montés derrière des façades édouardiennes de bâtiments qui n'avaient conservés que leurs devantures. Je constatais presqu'immédiatement que la population était plus mélangées que je ne l'avais vu en Australie : maoris, philippins, chinois et européens se mêlaient dans la foule sans distinction.


Je regagnais mon hôtel et découvrais que j'allais y partager ma chambre avec Julien, un français de vingt-cinq ans arrivé deux semaines plus tôt et qui venait de se faire renvoyer du restaurant où il travaillait en tant que serveur car il avait été malade. Il m'expliquait qu'il chercherait dès le lendemain un nouvel emploi. Plus tard, alors que j'avais dormi deux heures pour me remettre de mon voyage et qu'il était sorti retrouver un ami, un américain entrait. Ce californien allait lui aussi passer plusieurs nuits en ces lieux. Je sortais me promener à mon tour dans des rues quasi désertes d'un quartier qui me paru quelque peu dangereux. L'américain m'avait expliqué qu'Auckland était la ville la plus dangereuse du pays, autant que puisse l'être une ville kiwi. Je rentrais tôt et dormais pendant onze heures d'affilée, sans avoir parlé à mes colocataires.

Rédigé par Pausanias

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